Bienvenue dans l’antre du cinéma bizarre et oublié, où les films sont des labyrinthes d’absurdité et de mystère. Aujourd’hui, plongeons dans l’univers dérangé de Seven Footprints to Satan, un film de 1929 réalisé par Benjamin Christensen, un Danois qui semble avoir pris un malin plaisir à brouiller les frontières entre le grotesque, le fantastique et le ridicule.
Un manoir, un culte et une farce diabolique
Imaginez : Jim, un jeune homme bourgeois prêt à partir pour l’Afrique, se retrouve kidnappé avec sa fiancée Eve. Destination ? Un manoir peuplé de créatures improbables : une sorcière décrépite, un gorille qui semble échappé d’un cirque, un nain mystérieux et une entité appelée « The Spider ». Tout cela sous l’égide d’un chef de culte masqué nommé « Satan ». Mais attendez ! Pas de panique : tout ce cirque infernal n’est qu’une blague montée par son oncle pour l’empêcher de partir en voyage. Oui, vous avez bien lu. Le grand dénouement est que Satan n’est qu’un employé facétieux déguisé pour une mise en scène digne d’un mauvais vaudeville.
Un chaos sonore et visuel
Seven Footprints to Satan est un film sonore synchronisé mais sans dialogue, une curiosité technique pour l’époque. Les critiques contemporaines n’ont pas été tendres : elles ont qualifié le film de « hokum » (charabia) et de « hodgepodge mystery story » (méli-mélo sans queue ni tête). Pourtant, ce chaos est précisément ce qui rend le film fascinant aujourd’hui. Les effets sonores exagérés et la musique ajoutent une couche d’étrangeté qui amplifie son caractère surréaliste.
Un échec commercial devenu culte
À sa sortie, le film fut un flop retentissant avec des recettes dérisoires de 129 950 dollars. Même Abraham Merritt, l’auteur du roman original, a renié cette adaptation qu’il considérait comme une trahison totale de son œuvre. Et pourtant, c’est précisément cette absurdité qui en fait aujourd’hui un trésor pour les amateurs de cinéma contre-culturel.
Des personnages plus fous les uns que les autre
- Creighton Hale, le héros, joue le rôle d’un gamin peureux plutôt que d’un aventurier.
- Thelma Todd (future star des Marx Brothers) oscille entre héroïne et damoiselle en détresse, comme si elle n’avait pas lu le script avant de tourner.
- Angelo Rossitto (le nain de Freaks) et Sheldon Lewis (le Dr. Jekyll raté de 1920) ajoutent une couche de grotesque à ce cirque infernal
Pourquoi regarder ce film aujourd’hui ?
Parce qu’il incarne une époque où le cinéma osait tout : mélanger horreur grotesque, comédie involontaire et mystère dans un cocktail improbable. Ce n’est pas seulement un film ; c’est une expérience. Une plongée dans les méandres d’un imaginaire où les fantômes sont rationalisés et où même Satan finit par être démasqué comme une farce.
Alors, chers lecteurs, laissez-vous tenter par ce voyage dans les entrailles du cinéma oublié. Seven Footprints to Satan (le film entier) est plus qu’un film : c’est une relique d’une époque où l’absurde était roi et où chaque image semblait vouloir nous dire que la réalité elle-même était une vaste blague.
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